Le 3 mai dernier, la liberté de la presse était « fêtée »... Plus amèrement cette année peut-être. On pense au 7 janvier évidemment mais qui paraît, dans ce flot incessant d'informations, déjà noyé.
Pourtant, il y a 1 semaine encore, 7 journalistes libyens tués. En Chine, en Syrie, au Mexique, au Pakistan, en 2015, pas moins de 24 journalistes tués et 158 emprisonnés. Ainsi, c'est de cette actualité brutale qu'est né le projet d'exposition des 1E2 sur le thème de la liberté, d'expression en particulier.

En effet, suite aux attentats, les élèves ont éprouvé le besoin impérieux de s'exprimer. Mais, afin de sortir de l'opinion et dans le cadre de l'apprentissage de l'argumentation, face à la complexité de ce débat sur la liberté, sa définition et ses limites, j'ai été convaincue de la nécessité d'approfondir les connaissances historiques et juridiques afin de permettre un débat salutaire.

Cette mise en perspective a fait prendre conscience de l'importance de connaître le passé pour comprendre le présent. De plus, ce projet s'inscrit à la fois dans les programmes de Français (les limites de l'humour/le rôle de l'altérité dans la construction et l'affirmation de l'individu), d'Éducation civique (droits et devoirs des membres de la communauté éducative /Le citoyen et les médias) et d'Histoire (La République en France depuis 1848/Guerres et conflits au 20ème siècle).

L'intervention en classe de journalistes du mensuel palois gratuit Freemag et la sortie à Bordeaux pour assister à une conférence sur la liberté d'expression en compagnie d'Urbs, le dessinateur de Sud Ouest, ont été passionnantes. Enfin, ce projet a permis un travail interdisciplinaire cohérent et efficace.

Le but était d’enrichir notre culture historique, juridique et littéraire sur un thème philosophique cruellement d’actualité afin d'appuyer les argumentations sur des sources variées (photos, dessins, textes législatifs, articles, poèmes) et non des théories virtuelles, d'adopter une démarche citoyenne et critique afin de créer une œuvre originale, bien que nourrie.

Les élèves ont fait preuve d'une énergie remarquable et d'une curiosité stimulante. Ceci a induit, je crois, un débat libre et respectueux ainsi que la satisfaction de mener à terme un projet collectif.

Mme Cohen

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