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Coarraze

"Tradition du Bois"

Dans le Pays de Nay

"L’industrie du meuble dans la plaine de Nay"

par Sophie Escudé-Quillet - Association Fer et Savoir-Faire

Les origines de l’industrie du meuble de la plaine de Nay seraient attribuées à l’abondance des matières premières, au savoir-faire accumulé sur place au cours de l’entretien des nombreux métiers à tisser et à la présence d’un marché local conséquent.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle toutefois, un changement d’échelle affecte cette activité : les marchés s’élargissent progressivement au niveau national et à l’Afrique du Nord et les essences exotiques se généralisent.
Les établissements se multiplient alors à Nay, Coarraze et Bénéjacq.
La diversité semble être le maître mot pour décrire l’industrie locale du meuble : diversité des établissements d’une part, de l’atelier familial à l’usine intégrée en passant par les associations d’ouvriers ou le recours au travail à domicile ; diversité des productions d’autre part, une grande variété de styles étant produits dans des ateliers pratiquant l’ébénisterie d’art ou une menuiserie plus commune.

Un impact social important

Durant l’entre-deux-guerres, le nombre d’ouvriers du meuble de Nay et sa région peut être évalué à 600 ; dans les années 50, ils sont encore entre 450 et 500. Parmi les industriels les plus importants, certains n’hésitent pas à ouvrir des magasins coopératifs pour leur main-d’œuvre, ce qui témoigne de l’importance de cette activité dans l’équilibre de l’économie et de la société locale. Les ouvriers du meuble sont par ailleurs les premiers dans cette région très rurale à se regrouper en syndicats. De nombreuses grèves interviendront au début du XXe siècle, préparant le terrain selon l’historien André Narritsens aux grandes grèves de 1937 dans le secteur du textile nayais.

La reconversion dans le négoce

A partir des années 60, les fabriques de meubles de la plaine de Nay, de tailles souvent trop modestes, sont confrontées à une concurrence accrue et subissent une crise importante. Pour tenter d’y remédier, les industriels et artisans se tournent de plus en plus vers le négoce, jusqu’à parfois abandonner toute activité de production. Les magasins fleurissent et se succèdent aux alentours de la gare de Coarraze-Nay, le long d’une véritable « route du meuble » où se bousculeront les acheteurs des Hautes et Basses-Pyrénées (Pyrénées Atlantiques depuis octobre 1969). Ces initiatives n’enrayeront toutefois pas le déclin de l’industrie locale du meuble. De nos jours, le Lycée des Métiers d’Art de Coarraze perpétue la tradition en formant les futurs ébénistes et artisans du meuble.

Voir l'article sur le site de Fer et Savoir-Faire

Gabriel Haure-Placé

Alias Capitaine Picart
Né à Coarraze le 27 juillet 1908, fils de Jean Haure-Placé (ébéniste à l’usine Navarre) et de Bernardine Cazaux-Darré (ouvrière à l’usine Tournier), domicilié Rue Longue à Coarraze.

Etudes

Admis à l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique. (ENSET – Promotion 1929-1931).

Service militaire
  • Élève officier de réserve à Saint Maixent, puis à Toulouse.
  • Mobilisé en septembre 1939 au 126° RI de Brive comme lieutenant de réserve.
Services accomplis dans la résistance

Du 1er janvier 1942 au 12 février 1945 jour de sa disparition.

Il est correspondant du groupe Combat pour la région de Souillac, rattaché d’abord à l’organisation Michelet de Brive puis à l’organisation départementale du Lot.

  • a assuré les liaisons Brive-Cahors
  • a organisé 2 groupes francs
  • a préparé une organisation Armée Secrète

Il enseigne au Collège Technique de Souillac (Lot).
Il est arrêté pendant ses cours le 10 février 1943 (devant ses élèves) par la Gestapo. Il enseignait le dessin technique.
Il est interné le 10 février 1943 à Compiègne. Il fait parti d’un transport au départ de Paris, gare de l’Est le 10 septembre. Ce convoi est formé de 54 personnalités otages. Ils sont déportés à la forteresse d’Eseigerg (Tchécoslovaquie). Plus tard, quatre personnes dont Gabriel Haure-Placé auraient tenté de s’évader et ils sont alors transférés à Sachenhausen. (commando de Spehengen), près de Berlin.
Il est porté disparu le 12 février 1945 à Sachenhausen. D’après le témoignage de ses camarades, il est parti chercher une couverture lors de l’évacuation du camp par les allemands, il disparaît sans laisser de traces, le corps ne sera pas retrouvé.
Il laisse une jeune veuve (institutrice) avec un enfant.

Médaille de la résistance : Journal Officiel du 8 février 1946.

Homologation au grade de Capitaine avec date de prise de rang au 1er juin 1944 par le secrétaire d’état aux forces armées date de notification 5 avril 1949.